Le sujet de la surcharge de travail des infirmières est au coeur de l’actualité suite aux “sit-in” d’infirmières de Trois-Rivières qui sont exténuées par la pression persistante due au manque chronique de personnel, mais aussi suite à un témoignage éloquent devenu viral sur les réseaux sociaux d’une infirmière qui se dit “brisée par son métier”. MQRP joint sa voix à celles des infirmières et infirmiers pour dénoncer cette situation inacceptable nuisant à la qualité des soins à la population québécoise et fragilisant notre système de santé public. Nous souhaitons aussi dénoncer les réactions du premier ministre et du ministre de la santé face à cette crise.

Alors que de plus en plus de témoignages publics mettent en lumière les conditions de travail, souvent dangereuses et inhumaines, des infirmières du réseau public, le premier ministre y réponds simplement que l’«on est dans un système de santé public où tout le temps, dans l’avenir également, les ressources sont toujours pas au même niveau que les besoins. Ça va toujours être le cas dans le domaine de la santé. Les gens qui [y] travaillent sont toujours poussés au maximum, c’est admirable”. C’est une affirmation inacceptable de la part du premier ministre, qui semble vouloir à la fois légitimer le manque chronique de ressources en santé et pousser les travailleurs à l’épuisement. Il convient de répéter que le premier ministre tente de nous faire intérioriser qu’il est normal d’avoir un manque chronique d’effectif, ce qui est faux. Ce manque est un choix et il nous est imposé par des politiques gouvernementales d’austérité.

Les infirmières sont épuisées par une charge de travail trop lourde. Elles affirment que le manque chronique de personnel et que la fatigue engendrée par des heures supplémentaires répétées, parfois obligatoires, faute de remplacement de l’équipe, ont un impact sur la sécurité des soins aux patients. Dans certains milieux de travail, le nombre de patient par infirmière déjà élevé double si un membre de l’équipe absent n’est pas remplacé. Paradoxalement, 50% des postes sont à temps partiel malgré le manque de personnel et le recours persistant au temps supplémentaire. La FIQ déplore qu’il n’existe pas au Québec de ratio infirmière-patient minimal et ce ratio est actuellement leur cheval de bataille principal pour limiter la surcharge de travail. Une telle mesure protégerait les patients et les infirmières du réseau.

Le ministre Barrette quant à lui semble se sentir peu concerné par cette crise qui serait pourtant, selon la FIQ, le fruit de ses dernières réformes en santé. Loin de reconnaitre ses torts ou de proposer des solutions, il semble remettre le tort aux établissements de santé. Pourtant, on doit se rappeler qu’il a imposé des coupes draconiennes à ces mêmes établissements de santé dans les dernières années.

MQRP demande que la situation de manque chronique de personnel doit être corrigée au plus tôt. Pour la santé de nos infirmières et infirmiers, pour la santé de la population québécoise et pour la santé de notre système de santé. Nous désirons aussi rappeler au gouvernement que la situation actuelle est loin d’être normale ou inévitable et est causée en grande partie par les coupures qu’il a lui-même imposé au réseau public.

(texte collectif du CA de MQRP)